Question d’élection : Exclusion
Pour continuer ma série de questions aux différents candidats pour mon compté d’ici la prochaine élection fédérale, en voici une sur l’exclusion sociale. Chaque candidat avait droit à 175 mots pour écrire une réponse à la question qui suit.
Question
Des gens ignorées, il y en a dans toutes les sociétés. Que se soit dû aux origines ethniques, à la situation sociale (pauvreté, chômage), à l’éloignement des grands centres, au manque d’éducation ou à une combinaison de ces différents facteurs, certains groupes se sentent laissés pour compte et mal représentés par les médias et par les politiques. Qui pouvez-vous identifier vivant cette problématique et qu’est-ce qui peux être fait pour aider au rapprochement avec le reste de la société ?
Réponses
Mathieu Castonguay, pour le Parti Vert, me répond :
L’environnement est ma première préoccupation, cependant, il est évident que ce ne peut être le cas pour quelqu’un qui a faim. Un ventre creux n’a pas d’oreilles! L’approche que le Parti Vert propose mise sur un développement qui est bénéfique tant à la société actuelle qu’à celles qui viendront. Le Parti Vert propose d’investir, entre autre, dans le logement social et les transports en commun, deux mesures qui réduisent l’exclusion.
Pour ma part, j’ai une amie, qui occupe deux emplois à temps partiels et qui a une fille de cinq ans. Elle doit faire des efforts et des sacrifices incroyables pour arriver avec un revenu de 9 000$ par an, je me présente pour qu’elle aussi puisse se préoccuper de l’environnement, pas juste de son loyer. Les politiques des gouvernements que nous avons élus ne sont parvenus qu’à faire augmenter le nombre de gens vivant des situations inacceptables et à dégrader la qualité de notre environnement. Nous devons poser un geste pour remédier à cette situation. Moi, j’ai posé ma candidature à cette élection, allez-vous voter pour moi?
Je n’ai reçu de réponse d’aucun autre candidat pour cette question. Les autres candidats à qui j’ai envoyé la question sont, en ordre alphabétique, Shirley Baril (Libéral), Steven Blaney (Conservateur), Éric Boucher (Nouveau Parti Démocratique) et Réal Lapierre (Bloc Québécois).
Commentaires
L’exclusion est généralement basée sur des croyances ou des faits exagérés qui finissent par stigmatiser les gens et empêcher la communication entre différents groupes sociaux. Si chacun reste enfermé dans sa bulle, il n’est plus possible de voir et de comprendre la réalité vécue par les gens des autres groupes, et les minorités restent exclues et ignorées du grand public et des politiques.
Souvent, on se fie aux médias pour nous relater la réalité hors de notre domaine. Hors, ces grands médias vivent souvent eux-mêmes dans une bulle avec ses non-dits et ses préjugés. En cherchant les nouvelles toujours aux mêmes endroits, ne sortant à l’extérieur que pour faire du sensationnalisme, ils contribuent à leur façon à l’exclusion de certains groupes qui sont montrés sous un jour souvent défavorable.
L’exclusion vient d’un déficit au niveau de la communication, que ce soit entre les gens ou dans les médias. La meilleure façon d’améliorer les choses c’est de faciliter les échanges entre les différents milieux de la société. Si les médias avaient des journalistes de différentes ethnies ou de différentes classes sociales, ils pourraient nous faire part de ce qui se passe dans leur milieu et on serait mieux informé. La même chose s’applique à toutes les organisations comme les gouvernements.
La pauvreté est souvent associée à l’exclusion, c’en est la principale cause, mais réduire la pauvreté et fournir du logement social ne suffit pas. Pour réduire l’exclusion, les gens doivent se sentir écoutés et impliqués dans les décisions qui les touchent. Des mesures sociales, c’est bien, mais il fait aussi être certain que personne ne se sente « payé pour se taire. »
L’idée de Mathieu Castonguay d’inclure le transport en commun dans sa réponse est intéressante. Le transport en commun permet aux gens de se côtoyer et donc, si il est vraiment bien organisé, permet rapprocher la classe moyenne des plus pauvres et les différents communautés entre elles en créant un espace qui appartient à tout le monde.
J’aimerais aussi mentionner d’autres situations d’exclusion, comme celles vécues par les communautés autochtones, qui ne sont pas vraiment représentées au niveau des gouvernements et qui sont très mal servies par nos gouvernements, les analphabètes et les personnes handicapées.
Conclusion
Cette troisième question n’a pas suscité beaucoup de réponses. Peut-être parce qu’ils étaient trop occupés ailleurs, peut-être que les candidats ne savaient pas trop quoi répondre, peut-être avaient-ils peur de mes commentaires (je ne mord pas!), quoi qu’il en soit, j’espère en avoir plus pour la semaine prochaine avec un nouveau sujet.
Je vous invite pour finir à écouter la discussion sur l’exclusion diffusé le 13 décembre dernier à Indicatif Présent et qui m’a inspiré grandement pour cette question.
Référence
- L’exclusion sociale, 13 décembre 2005
Indicatif Présent, Radio-Canada