Correspondance avec mon député

J’ai finalement reçu une réponse à mon courriel sur l’environnement adressé à mon député, M. Steven Blaney, parti conservateur, siégeant pour Lévis-Bellechasse au Parlement du Canada. Alors j’ai décidé de donner suite à l’article « Lettre à mon député » que j’ai publié il y a exactement un mois.

Ce que je trouve pour le moins étrange c’est qu’il ait choisi de répondre en postant un commentaire sur mon site plutôt qu’en répondant à mon courriel. Deux raisons me font croire que c’est mon article diffusé en public qui a fait réagir l’a fait réagir plutôt que mon message envoyé en privé :

  1. il est probablement inutile de le dire, mais au moment d’écrire mon message je n’avais pas publié d’article et n’ai donc pas pu lui donner l’adresse sur mon site ;
  2. au moment où il m’a répondu, ça faisait exactement 21 jours que l’article ne figurait plus sur ma page d’accueil, il a donc dû trouver l’article autrement qu’en suivant le lien vers mon site au bas du courriel.

Et pour compléter mon argument numéro 2, je vous pointe sur les résultats d’une recherche Google sur Steven Blaney qui met mon article « Lettre à mon député » aux sixième rang (ce qui peut changer après avoir publié ceci évidemment).

La morale de cette histoire c’est que c’est probablement une bonne idée si vous écrivez à votre député de publier la lettre quelque part, tout particulièrement si il ne répond pas. Et puisqu’il y a une semaine j’envoyais ma réplique à sa réponse et qu’il ne m’a toujours pas répondu, je récidive.

Alors voici en rafale la réponse de l’honorable député de Lévis-Bellechasse, Steven Blaney, suivit de ce que je lui ai répondu la semaine dernière, toujours par courriel.


Bonjour M. Fortin,

j’aimerais d’abord m’excuser pour le délai que j’ai mis pour répondre à votre dernier courriel. Au cours des trois derniers mois, j’ai recruté quelques personnes et nous avons mis sur pied le bureau de circonscription de Lévis et celui de Etchemins ainsi que le bureau d’Ottawa. J’ai aussi amorcé le travail de parlementaire qui est des plus enlevants.

À ce titre, j’ai le plaisir que de vous informer que je siège sur le comité environnement et développement durable. J’ai d’ailleurs eut l’opportunité de prendre la parole en Chambre sur ce sujet et je vous invite à consulter le journal des débats pour y consulter ma position sur ce sujet. Notre gouvernement est à préparer un plan de réduction émissions de gaz à effet de serre qui donnera des résultats concrets, contrairement au bilan des treize dernières années libérales, faut-il le rappeler.

Je serai heureux de vous rencontrer au bureau de circonscription ou à Ottawa selon votre convenance.

Je me considère privilégié d’être le représentant de notre circonscription et je souhaite contribuer activement sa prospérité économique dans un contexte de développement durable.

Au plaisir de vous rencontrer,

Steven Blaney blanes@parl.gc.ca

Blaney, Steven (CPC – Lévis-Bellechasse)

À : blanes@parl.gc.ca
Objet : Environnement et Kyoto
Date : 16 mai 2006

M. Steven Blaney,

Merci de la réponse que vous avez laissé sur mon site. Je me suis permis de remplacer par un lien la transcription de votre discours sur Kyoto que vous avez inséré dans votre commentaire parce que c’était un peu long et parce qu’il s’est retrouvé très mal formatté par le logiciel qui gère mon site.

J’ai lu avec intérêt les transcriptions des discussions auxquelles vous avez participé. Malgré ce que vous dites dans votre discours, je ne comprend pas vraiment pourquoi vous n’avez n’appuyez pas cette motion. Vous avez dit :

Le plan du gouvernement précédent a été, en réalité, écrit au dos d’une serviette de papier, dans l’avion en route vers Kyoto : « On n’avait rien prévu à long terme. On n’avait pas vraiment négocié avec les provinces ou les secteurs de l’industrie. En fait, il s’agissait d’un accord de dernière minute, rédigé à la hâte. »

Pensez-vous, aujourd’hui en cette Chambre, que je vais appuyer une motion qui veut soutenir ce plan et ces initiatives ? C’est sûr que les Canadiens méritent mieux qu’un petit bout de papier, qu’un petit chiffon sur lequel on écrit un accord quand on parle de l’avenir de nos enfants. Or c’est exactement ce dont il est question aujourd’hui.

Je suis d’accord avec la première partie de ce que vous dites : il est évidemment possible de faire mieux que le plan Libéral. Mais je ne comprend pas votre rejet de la motion : la motion proposé n’a aucune référence au plan libéral, elle demande simplement au gouvernement de « prendre les mesures nécessaires pour réduire les gaz à effets de serre tel qu’établi par le Protocole de Kyoto » ainsi que de présenter un plan pour le mois d’octobre. Personnellement, j’appuierait n’importe quand une motion comme celle là : n’est-ce pas là une occasion en or de montrer le sérieux de votre engagement envers la réduction des gaz à effet de serre ?

Quoi qu’il en soit, il semble que la seule option possible pour l’instant soit d’attendre que le plan conservateur ne vienne. J’espère simplement que ce que vous nous préparez sera plus efficace et ira plus loin que ce que nous avons pu voir jusqu’à maintenant.

Pour ce qui est de vous rencontrer, j’en serai ravi. Je vous ferai signe quand ça m’adonnera. Merci de l’invitation.

Michel Fortin


Commentaires

Francois Chabot

Tout celà est très interessant. Malheureusement, comme tu le dis toi-même, tout ce que nous pouvons faire pour le moment, c’est d’attendre la venue du plan conservateur.

Je comprends assez aisément que la mise sur pied d’un plan d’action concret puisse prendre du temps, et c’est aussi bien que louable. Malgré tout, autant le gouvernement (et ton député, de la même manière) se disent préocupés par les enjeux environementaux, autant je m’inquiète du fais que les enjeux précis en questions ne sont même pas encore sur la table. Enfin… j’espère seulement le plan, ou au moins ses objectifs, ne se fasse pas trop attendre.

Michel Fortin

Les conservateurs croient Kyoto irréalisable, mais en même temps Kyoto est clairement insuffisant : ça va prendre des objectifs beaucoup plus sévères pour arriver renverser les changements climatiques.

Une chose est certaine : c’est absurde de dire qu’on va pouvoir régler le problème climatique sans rien changer à nos habitudes. C’est comme pour régler le déficit il y a quelques années : il aura fallu donner un gros coup de barre et maintenant on peut commencer à rembourser la dette nationale, mais si on ne l’avais pas fait où serions-nous aujourd’hui ? Aujourd’hui le déficit est calculé en carbone, le problème à régler est planétaire et on a besoin d’un nouveau coup de barre.


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