Question d’élection : Relations canado-américaines
Voici la cinquième de ma série de sept questions posées aux différents candidats à l’élection fédérale depuis le début de la campagne dans le compté de Lévis-Bellechasse.
Question
Ce n’est pas un secret, le Canada coopère à toute sorte de niveaux avec les États-Unis : défense, immigration, libre circulation des biens et services, enquêtes policières et des services secrets. Pourtant depuis quelques années, on dirait que rien ne va plus avec nos voisins du sud : crise du bois d’oeuvre, guerre en Iraq à laquelle le Canada a refusé de participer, circulation plus tendue aux frontières. Et notre gouvernement reste silencieux sur sa coopération dans plusieurs dossiers sensibles comme le transport et la torture des prisonniers secrets passant par le Canada ou l’implication de nos services secrets dans l’affaire Arar. D’après vous, quand vaux-il mieux acquiescer et quand vaux-il mieux résister aux demandes et pressions de nos voisins américains ?
Réponses
Cette semaine, j’ai eu le plaisir de faire parvenir ma question à Normand Cadrin, candidat indépendant qui s’est ajouté durant le temps des fêtes. Il m’a retourné la réponse suivante :
Je viens tout juste de prendre connaissance de votre question et j’aurais bien aimer y répondre avant midi mais mon expérience au niveau politique international est de zéro. Je me présente comme indépendant pour représenter les 50 % des gens qui ne vont plus voter et qui comme moi ne croient plus aux politiciens. Il ne ce passe plus rien dans mon compté depuis plusieurs années au niveau fédéral et on connaît déjà les conclusions de cet élection soit un gouvernement minoritaire libéral ou conservateur avec une délégation majoritaire de bloquiste au Québec. Pour l’instant la seule question que je me pose c’est veux on envoyé à Ottawa 60 député bloquiste ou 59 plus un indépendant qui va donner l’heure juste de ce qui ce passe à ottawa sans ligne de partie.
Steven Blaney, candidat pour le Parti Conservateur, m’a fait parvenir la réponse suivante :
Les États-Unis sont notre plus important partenaire économique. Ils sont aussi un puissant allié avec qui nous partagons l’Amérique du Nord, ce magnifique continent.
En dépit des différences idéologiques qui peuvent parfois survenir sur le plan politique, nous avons beaucoup de point en commun avec le peuple américain et nous avons tendance à oublier sa diversité et sa richesse.
Je crois que nous devons toujours prendre en considération le respect des grands traités internationaux avec nos partenaires et veiller à assurer notre souveraineté, notamment dans l’Arctique, et c’est bien ce qu’entend faire un gourvernement conservateur.
J’en profite pour vous souhaiter une bonne année 2006. Il est possible que nous ne pouvions vous répondre dans les délais precrits au cours des prochaines semaines car nous entrons dans le dernier droit de la campagne et nous serons en pleine campagne dans notre belle et vaste circonscription.
Mathieu Castonguay, pour le Parti Vert :
L’objectif du gouvernement du Canada doit toujours être le même : améliorer la vie des canadiens. Le Canada doit donc coopérer avec les États-Unis pour atteindre cet objectif. Une si grande part de notre économie et un si grand nombre de canadiens travaillent parce que nous maintenons de bonnes relations commerciales avec notre grand voisin du sud, il est donc essentiel de garder ces bonnes relations. Cependant, le gouvernement doit exercer sa souveraineté et protéger les intérêts du Canada.
Le Parti Vert veut renforcer la protection des intérêts des canadiens, de l’environnement et de la culture et limiter les effets pervers des accords internationaux sur la culture et l’environnement.
Par exemple, le Canada n’a pas à dédommager une entreprise en raison d’un resserrement des normes sur la protection de l’environnement. Ces dispositions des accords internationaux réduise la capacité des gouvernements canadiens à protéger l’environnement ce qui n’est pas acceptable, pour le Parti Vert et la majorité des canadiens, l’environnement doit passer avant les profits des entreprises Les accords doivent en tenir compte.
Je n’ai pas reçu de réponse de Réal Lapierre, du Bloc Québécois, de Shirley Baril pour le Parti Libéral, ou d’Éric Boucher, candidat pour le NPD.
Commentaire
Je crois que les bonnes relations sont importantes partout : entre les personnes, entre les pays… Il faut par contre savoir dire non, poliement mais fermement, quand ça viole nos principes, sinon nos principes ne veulent plus dire grand chose. Évidemment, tout devient alors une question de savoir qu’est-ce qui est un principe et qu’est-ce qui ne l’est pas.
Bien qu’il réponde un peu à côté de la question, j’apprécie l’humilité de Normand Cadrin qui admet ne pas avoir d’expérience en politique internationale. Par contre, selon moi, ne pas avoir d’expérience ne veux pas dire ne pas avoir d’opinion, même incomplète, sur des questions discutées régulièrement dans les médias.
J’ajouterais que M. Cadrin, comme tout bon député devrait le faire, veut représenter les gens du compté, mais j’aimerais quand même savoir quels sont les enjeux et les questions qui lui tiennent, et, s’il est élu, comment il compte établir et maintenir la communication entre lui et la population qu’il devra représenter.
Steven Blaney (conservateur) et Mathieu Castonguay (vert) mentionnent tous deux les liens économiques étroits avec nos voisins du sud pour ne pas rompre les bonnes relations.
J’aime bien la mention de M. Castonguay, qui, sans le mentionner spécifiquement, s’insurge contre certains articles de l’ALÉNA qui donnent des droits excessifs aux entreprises américaines leur permettant, par exemple, de réclamer des dommages quand des changements dans la loi canadienne affectent leurs profits. J’ai déniché un texte très bien écrit sur le sujet : Main basse sur la démocratie. Il s’agit certainement d’un exemple où la « coopération » est allé trop loin au désavantage de nous tous.
Conclusion
Ma série de questions s’achèvera bientôt et l’élection approche à grands pas. Je dois dire que je suis satisfait jusqu’à maintenant des réponses reçues, ça donne l’occasion de discuter, de connaître certains points de vue et de réfléchir sur le Canada d’aujourd’hui. J’espère recevoir autant de réponses à mes deux prochaines questions qu’à celle-ci, même si je conçois que les candidats seront dans leur blitz final de campagne et n’auront peut-être pas autant de temps pour répondre.
Je profite de cette occasion pour souhaiter à mes lecteurs et aux candidats une bonne année 2006, une bonne deuxième moitié de campagne et je vous invite à revenir mercredi prochain pour une nouvelle question et de nouvelles réponses.