Drôle, ces garanties prolongées

On achète un ordinateur, ou un électroménager, et on nous offre toujours une garantie prolongée qui s’étend au delà de ce qu’offre de base le manufacturier. C’est bien connu que ces garanties sont profitables pour les commerces, et il est évident que si ça l’est c’est parce que, en moyenne, les coûts de réparation pour ce type d’appareil sont plus faibles que le coût de la garantie. Uniquement de ce point de vue, sauf rare exception, il serait moins coûteux de payer soi-même pour les réparations.

Hors il y a encore plus étrange : ces coûteuses garanties n’offre généralement rien qui n’est pas déjà couvert (gratuitement) au Québec par la loi sur la protection du consommateur. Je vous sort quelques articles :

  1. La présente section s’applique au contrat de vente ou de louage de biens et au contrat de service.

Bon, on sais de quoi on parle quand on parle de contrat maintenant. Passons aux choses sérieuses.

  1. Un bien qui fait l’objet d’un contrat doit être tel qu’il puisse servir à l’usage auquel il est normalement destiné.

  2. Un bien qui fait l’objet d’un contrat doit être tel qu’il puisse servir à un usage normal pendant une durée raisonnable, eu égard à son prix, aux dispositions du contrat et aux conditions d’utilisation du bien.

Donc si le vendeur nous dit que l’appareil est fait pour durer 10 ans, que le prix est raisonnable, et qu’il brise après seulement deux ans, le vendeur est responsable.

  1. Le consommateur qui a contracté avec un commerçant a le droit d’exercer directement contre le commerçant ou contre le fabricant un recours fondé sur une obligation résultant de l’article 37, 38 ou 39.

Autrement dit, si un tel appareil vous lâche après deux ans, même si vous avez dépassé la période de la garantie de base, vous pouvez demander au vendeur qu’il le répare, à défaut de quoi vous pouvez porter plainte à l’Office de protection du consommateur et intenter une poursuite aux petites créances. C’est mon interprétation, et ça semble correspondre à l’opinion d’Option consommateurs.

Donc la garantie prolongée, en plus de coûter sensiblement plus cher que ce que le coût probable des réparations couvertes, revient généralement à payer pour quelque chose de déjà couvert par la loi québécoise. Son seul avantage serait d’être plus facile à faire respecter par le commerçant, mais est-ce que cet avantage vaut vraiment son prix ?


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