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Disposition de clavier

En voyant la disposition du clavier français sur Tutoweb, ça m’a fait remarqué à quel point les touches sont disposés différament du mien. Je n’ai d’ailleurs jamais compris pourquoi il fallait appuiller sur « shift » pour avoir accès aux chiffres sur le clavier français.

Alors voici à quoi ressemble le clavier de mon iBook. Comme tous les Mac vendus au Québec, il utilise la disposition de clavier de l’Association canadienne de normalisation (CSA). Peut-être ce clavier est-il aussi étrange pour les Français que ce que le clavier français l’est pour moi. En tout cas, je doit dire que je l’aime bien.

Et puisque j’y suis. En faisant une petite recherche sur le clavier CSA, je suis tombé sur ces fichiers qui permettent de changer le drapeau du clavier Canadien CSA sous Mac OS X par un drapeau du Québec. Comme indiqué sur la page, ça a ses petits défauts. Alors j’ai bricollé la même chose, mais sans les petits défauts. Plutôt que de passer par un fichier XML, j’ai utilisé le bon vieux ResEdit et quelque commandes au terminal pour recopier la ressource de disposition de clavier fournie par Apple et lui donner drapeau du Québec.

Si ça vous intéresse, copiez le fichier Québécois.rsrc dans votre dossier /Bibliothèque/Keyboard Layouts/ pour l’ajouter à la liste des claviers disponibles.

Petit ajout : J’ai aussi trouvé une toute garnie foire aux question sur le clavier québécois. Bien qu’elle date de 2001, les informations restent toujours très pertinentes.


Comme les montres au radium et les fluoroscopes

J’ai trouvé un commentaire sur slashdot qui représente parfaitement ma pensée sur les téléphones cellulaires. En voici une traduction:

Je vois ça comme une chose qui ferait rire les gens dans une centaine d’années. Souvenez-vous qu’il y a 100 ans les gens avait l’habitude de porter des montre radioactives au radium, et qu’il y a 60 ans les gens s’exposaient eux-même à des niveaux de radiation dommageables uniquement pour vérifier que leurs souliers leur allait parfaitement. Marie Curie, la mère de la théorie moderne de la radiation gardait un becher remplis de radium près de son lit parce que ça l’aidait à dormir. Maintenant, personne ne va contester son intelligence en voyant comment elle a développé une théorie scientifique qui a mené à la physique moderne d’aujourd’hui. C’est seulement que les gens ne connaissaient pas encore les risques qu’ils couraient. De nos jours on dirais: « Elle a fait quoi ?!? »

Je penses que dans 100 ans les gens diront « Ils ont fait quoi ?!? » Placer des transmetteurs micro-ondes juste à côté de leur cerveau! Quels imbéciles! » L’industrie du téléphone cellulaire peut se débattre tant qu’elle le veux, mais celle de la cigarette n’a pas reconnu que les cigarettes développent une dépendance avant les années 1990.

Ceci me rappelle un projet d’étude que des amis ont réalisés au collège il y a 5 ans. Placez un téléphone cellulaire et une douzaine d’oeufs à différente distance dans un incubateur. Trois oeufs sont placés dans une cage de Faraday fait de moustiquaire métallique, empêchant les radiations micro-ondes de pénétrer. Pouvez-vous deviner le résultat?

Je ne me rappelle pas des détails, mais ce que je me souviens c’est que les oeufs les plus proches sont tous morts et ceux dans la cage de Faraday ont tous survécus. Entre les deux, plus les oeufs était loin du téléphone, plus ils avaient des chances d’éclore. Tout ceci pour dire que c’est certain que ça a un effet sur les êtres vivants.

Maintenant, le corps humain est probablement plus résistant aux radiations micro-ondes que les embryons de poulet, mais les humains portent le téléphone bien plus longtemps que deux semaines. De plus, le téléphone dans cette expérience était seulement en attente d’appel; les émissions sont plus fortes durant un appel et le téléphone est (habituellement) plus près de la tête aussi.

Je penses que ceci explique pourquoi je n’ai pas l’intention de porter un téléphone cellulaire de sitôt.

Lecture supplémentaire (en anglais)


Image liquide

Regardez la page principale de mon site web, vous y trouverez une photo de moi. Banale à première vue, cette image possède une caractéristique bien particulière : si vous redimensionnez la fenêtre de votre navigateur, vous verrez que les dimensions de l’image s’adaptent à la largeur de la colonne. Laissez-moi vous expliquer la réalisation de cet effet.

On qualifie «liquide» le design de site web qui s’adapte à la largeur de la fenêtre du navigateur. L’image est liquide parce que ses dimentions changent selon l’espace disponible en largeur. Voici comment on fait.

Concept de base

À priori ça ne semble pas si compliqué que ça. Tout ce qu’on a à faire c’est de placer une image dans la page comme à l’habitude, tout en lui donnant un id particulier.

<img src="photo.jpg" id="photo" />

Le id permet de placer une règle dans la feuille de style où l’on spécifie que l’image occupe 100 % de la largeur du bloc courant :

#photo {
    width: 100%;
    height: auto;
}

La hauteur de l’image quant à elle est fixée à auto. La hauteur étant automatique, l’image conservera ses proportions quand la largeur changera.

(Note : l’attribut height est de toute façon fixé à auto par défaut. Il est normalement inutile de l’écrire. Je l’indique ici par souci de clarté uniquement.)

Qualité de l’image

Maintenant on doit s’assurer que l’image possède une résolution suffisamment grande pour rester belle dans tous les cas raisonnables. On peut supposer qu’il faut simplement que l’image soit aussi grande en pixels que la grandeur maximale qu’elle peut occuper sur la page. Vérifions.

Voici une image à 250 pixels de large. C’est la grandeur maximale qu’on s’attend à devoir supporter, mais en général elle sera réduite par le navigateur pour ne pas déborder. Elle a donc été réduite à 200 pixels de large à l’aide de Firefox sur Mac OS X et sur Windows XP. Observez le résultat.

Image de base
Réduite sur Mac OS X Réduite sur Windows XP

Sur Mac comme sur Windows, le résultat fait apparaître des coches à intervalle régulier sur les lignes obliques. Regardez la route pour vous convaincre. Le phénomène est plus facile à observer sur l’image réduite par Windows.

Pour arriver à réduire l’image, l’ordinateur doit éliminer certains rangs de pixels, ce qui fait apparaître des irrégularités sur les lignes obliques. Si le résultat est meilleur sur Mac, c’est simplement parce que l’algorithme de réduction d’image mélange les pixels des rangs retirés avec les rangs voisins dans le but d’atténuer cet effet.

Pour pallier à ce problème, nous utiliseront une image de base plus grande. Le nombre de pixel perdu lors de la réduction par le navigateur sera plus grand, mais les rangs restants seront mieux répartis sur l’image. Nous devrions donc obtenir un meilleur résultat.

Image de base
Réduite sur Mac OS X Réduite sur Windows XP

Constatons d’abord que l’image réduite ne déforme plus les contours ; la route conserve sa forme. Il semblerait que nous ayons atteint notre but. Cependant il vaut la peine de noter la différence entre les deux images réduites.

L’image réduite sur Windows semble plus “rugeuse” à priori. Libre à vous d’aimer ou de ne pas aimer l’effet. Cependant, si l’image comportait des détails de petite taille — tel des yeux dans un visage ou les petites branches d’un arbre — nous aurions obtenu un résultat peu enviable. C’est ce qu’on appelle le phénomène d’aliasing. Sur Mac, l’image est réduite en mélangeant les pixels qui se recoupent, éliminant le problème.

Un autre problème est celui de la taille du fichier. En effet, nous avons doublé les dimensions de l’image de base, ce qui quadruple le nombre de pixels. Ici, nous passons d’une image de base de 100 Ko à une de 140 Ko. La différence peut être plus ou moins accentué dépendant du type d’image : si l’image peut facilement être compressé au format JPEG alors l’augmentation de la taille n’y paraîtra pas trop. Mais dans tous les cas, un petit fichier est toujours préférable à un gros fichier.

Solution finale

Comment régler ces deux problèmes d’un coup ? La solution consiste à rendre l’image de base un peu floue. De cette manière, on règle le problème de l’aliasing sur Windows: c’est comme si on avait fusionné les pixels comme l’algorithme du Mac l’aurait fait, mais avant la réduction de l’image.

Une image floue se prête très bien à une forte compression avec peu de perte. On peut donc ce permettre d’utiliser une très forte compression JPEG sur notre image, sans vraiment perdre de la qualité. De toute façon l’image est destinée à être réduite.

Image de base
Réduite sur Mac OS X Réduite sur Windows XP

Ici c’est l’image de base qui est la moins belle de toutes, cependant les images réduites sur Mac et sur Windows sont d’une qualité acceptable. Le résultat est une image qui peut s’adapter à n’importe quelle taille, tant qu’on reste à l’intérieur d’un intervalle raisonnable.

Et la taille en mémoire de la nouvelle image de base est inférieure celle du premier essai (92 Ko pour 500 pixels de large contre 100 Ko pour 250 pixels de large). Grâce à la compression JPEG, on est gagnant sur tous les fronts.

Encore un problème avec IE

Fidèle à son habitude, Internet Explorer pour Windows ajoute un problème bien à lui. Sporadiquement, la hauteur de l’image est mal ajustée lors du chargement initial de la page. Dans cette situation, le simple fait de redimensionner la fenêtre redonne une hauteur correcte à l’image.

Pour éviter ceci, on peut utiliser du JavaScript dans le simple but de forcer Internet Explorer à recalculer la disposition de la page. Voici un tel script, script qui en temps normal n’accomplirait absolument rien :

<script type="text/javascript">

function reflow() {
    var photo = document.getElementById("photo");
    photo.style.border = photo.style.border;
}

window.onload = reflow;

</script>

Si vous rechargez quelquefois la page d’accueil de ce site avec Internet Explorer, vous devriez pouvoir observer le phénomène de l’image qui est trop haute et qui reprend sa forme rapidement dès que le script est exécuté.

Conclusion

Voilà, nous avons vu que ce n’est pas compliqué de faire une image liquide. La règle width: 100% est à peu près tout ce qu’il nous faut. Par contre, pour éviter un bogue d’Internet Explorer, il vaux mieux ajouter un petit script qui le force à recalculer les dimensions de l’image une fois la page chargée, sinon nous obtenons sporadiquement une image de format incorrect.

La deuxième chose à retenir c’est que quand on veut que le navigateur réduise l’image, ça nous prend une image de base plus grande. Étonnamment, la meilleure méthode pour que la réduction reste belle partout consiste à rendre un floue une image plus grande. Une image floue se prête d’ailleurs mieux à la compression JPEG.

Voilà, j’espère que vous aurez apprécié l’exposé de ma technique sur les images liquides.


L'Irak toujours en guerre

Ici au Canada, quelque soldats des États-Unis ont déserté et demandent maintenant le statut de réfugié. Bien qu’ils pourraient être déportés, certain d’entre eux parlent de ce qui se passe en Irak, et de comment l’armée des ÉU se comporte là bas.

Ceci est un extrait de “I can’t go back to Iraq”, un article de The Dominion, où l’ancien soldat Darrell Anderson parle de la procédure qu’il devait suive (traduction libre):

À un certain point, lui et un groupe de soldats étaient stationnés en face d’un barrage routier près d’un poste de police irakien. Pendant plusieurs heures ils ont soutenu le feu de l’ennemi. Plusieurs soldats sont morts. Après, pendant un temps, le calme est revenu. Soudainement une automobile s’est dirigé vers la position d’Anderson. Elle avait pénétré ce que les soldats appellent un « périmètre de sécurité. » Aussi l’auto faisait des étincelles, probablement à cause de mauvais freins. Le protocole dans une telle situation est de tirer d’abord et de poser les question ensuite, ce que ses camarades soldats lui criaient de faire.

« C’est correct, c’est correct, c’est une famille, » qu’il leur a crié en réponse.

Anserson n’a pas tiré. Il a assumé que le conducteur était confus, qu’il tentait de fuir la ville. Il avait bien deviné. Avant que l’auto reparte, Anderson a pu apercevoir deux enfants assis sur le siège arrière. Un garçon et une fille d’après lui.

« Pourquoi n’a tu pas tiré ? » lui ont demandé quelque autres soldats. « La prochaine fois tu tires, » qu’ils lui ont ordonné.

« Ils ont leur procédure, » dit Anderson. « Même si c’est une famille, vous êtes supposé d’ouvrir le feu parce qu’ils sont entré dans le périmètre de sécurité. »

Triste procédure.

Il semblerait qu’en dehors des communiqués de presse, l’armée occupante fait très peu pour convaincre les Iraqiens de leur bonne volonté. Je peux très bien comprendre que les soldtats deviennent paranoïdes avec tous ces attaques suicides. Mais en même temps les gens qui vivent là bas et qui font un mauvais pas sont tués par les américains, alors ce n’est pas étonnant que plusieurs se révoltent et prennent les armes. Comment est-ce que la situation serait supposé de s’améliorer?

Cette histoire donne encore plus de crédibilité au flux continuel d’atrocités en Iraq commises par la force coalisé, comme celle-ci à propos des gens tentant de fuir Fallujah durant la bataille du mois de novembre. D’après le blogue Dahr Jamail’s Iraq Dispatches (traduction libre):

« Les américains tirait tous les bateaux sur la rivière parce qu’ils essayaient de fuire Fallujah par la rivière. Il tiraient tous les moutons, tous les animaux que les gens possédaient ont été tués. Des hélicoptères tuaient tous les animaux et tout ce qui bougait dans tous les villages entourant Fallujah durant la bataille. »

Il a dit qu’aucune des routes de Fallujah, ou autour de Fallujah n’étaiennt praticable parce que n’importe qui qui s’y trouvait recevait des balles. « Je connaît une famille dout tous ont été tués. » Il n’y a pas de pancarte sur ces routes qui disent aux gens de ne pas les utiliser. Acune pancarte ni en anglais ni en arabe! »

Ce qu’il manque, c’est un décompte fiable des pertes civiles. Même quelque chose d’approximatif aiderait à connaître l’importance de ces tueries. Mais les États-Unis refusent de donner ces chiffres, même si d’après cette autre article du journal The Independant à propos de la travailleuse humanitaire Marla Ruzicka (maintenant morte), les troupes américaines compilent véritablement ces statistiques.

D’après le même article, le nombre de victimes civiles estimé de cette guerre se porte maintenant à 100 000.

Est-ce que quelqu’un peut arrêter cette guerre?



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